Quand IA et expérience utilisateur deviennent des piliers de la bonne information
Jeudi 22 novembre se tenait le festival Médias en Seine. L’objectif de ce festival, auquel nous avons assisté, est de dresser un portrait des médias de demain et des enjeux auxquels ils devront faire face dans les prochaines années. Débats, masterclasses, et keynotes ont fleuri, balayant des sujets divers comme la diversité dans les médias, les business models des médias, les médias positifs, la déconnexion… Les problématiques principales qui ressortent de la plupart des débats auxquels nous avons assisté sont les fake news et le sujet de l’attention du lecteur. Autrement dit, les médias s’interrogent sur les moyens de tenir un lecteur attentif à un contenu de qualité dont la véracité n’est pas remise en cause.
De nombreux intervenants voient en l’IA une réponse aux défis des médias. Rassurons-nous le remplacement des journalistes par des robots n’est pas pour demain. Mais les opportunités où l’IA a un rôle d’accompagnement pour les journalistes ne manquent pas ! Avec les nouveaux usages, l’expérience utilisateur représente, également, une réponse aux problématiques de l’attention de l’audience.
L’IA peut aider à la vérification de l’information
Tout le défi de fond du journalisme consiste à relater la bonne information au bon moment. A ce jeu, l’IA peut être complémentaire aux travaux des journalistes. Qu’il s’agisse de détecter des crises (alimentaires, humaines) par l’analyse de statistiques démographiques pour permettre au journaliste de prévoir le sujet qu’il devra couvrir, ou qu’il s’agisse d’analyser des milliers de données pour assurer la véracité d’une information et écarter les fake news, l’usage de l’IA, au sein des rédactions peut représenter une valeur ajoutée. L’idée de cette utilisation est éminemment clair, il s’agit d’améliorer la qualité du contenu des médias, à l’heure où les journalistes doivent être multi-tâches. De plus en plus, de rédactions demandent aux journalistes des compétences multiples : de la publication sur les réseaux sociaux, en passant par la capacité à monter des vidéos, à rédiger pour différents canaux de communication etc. Si la formation des journalistes aux usages numériques est inévitable, confier aux intelligences artificielles certaines tâches – comme celles de la publication régulière sur les réseaux sociaux, la modération… – peut leur permettre de se concentrer davantage sur la qualité du contenu qu’ils publient.
La maîtrise de l’expérience utilisateur devient indissociable de l’enjeu économique pour les médias
La réalité business du secteur des médias met l’accent sur la nécessité de garder une audience fidèle. Pour cela, il est plus que jamais indispensable de proposer des expériences engageantes au lectorat. Ainsi, à la qualité de contenu, vient s’ajouter la qualité du contenant. Si la question se posait moins à l’heure du print, les médias présents sur le numérique ont aujourd’hui pléthore de possibilités pour plaire aux lecteurs. L’expérience utilisateur est au centre de ce challenge. Aujourd’hui pour conserver son audience, les médias auront tout intérêt à s’interroger sur le type de contenus qu’ils publient (texte, vidéo, image), sur la personnalisation de l’expérience et sur les possibilités d’interaction avec l’utilisateur/lecteur. Pour répondre à ces interrogations, les directions numériques des médias doivent aborder le sujet avec une démarche centrée utilisateur. Cela passe, à la fois, par la nécessaire compréhension des usages et des exigences des utilisateurs, et par la construction d’interfaces, prenant en considération la réalité de la situation sectorielle.
Design éthique, une nouvelle approche possible
L’expérience utilisateur a, elle-même, des défis à relever dans ce contexte : produire des solutions numériques incitant à la lecture et à l’engagement de l’audience, tout en ne mobilisant pas systématiquement l’attention de l’utilisateur (et ainsi éviter l’infobésité !) , personnaliser sans censurer, mais également rétablir la confiance entre les médias et le lecteur.
Le design éthique pourrait-il, dès lors, être la réponse à un secteur régi par un code de déontologie ?
Article rédigé par Narjisse Tioutiou
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