C’est dans le cadre d’une très belle collaboration avec Google que Bartholomé et Antoine, respectivement développeur mobile et Product Owner, nous racontent leur expérience projet « en mode studio ». Une approche tournée vers le collaboratif et le croisement des expertises, en toute réactivité. Une initiative qui a également été l’occasion d’explorer l’application Looker de Google. Des capacités de connexion, d’analyse et de visualisation des données prometteuses…

Pouvez-vous nous parler de ce projet en tant que Product Owner et développeur mobile ?

Antoine Bernier : Nous avons été sollicités par Google sur un projet d’application à maquetter. Elle vise à monitorer des flux en magasins en s’appuyant sur leurs données. En termes de rendu, elle propose des graphiques, courbes et cartes qui indiquent notamment les ventes, les best-sellers, les taux de retour, etc. Elle propose une vision très macro de l’activité commerciale sur un ensemble de magasins.

Une première ébauche et quelques écrans avaient déjà été designés. On avait pour mission de construire un scénario utilisateur pour un responsable de zone. L’objectif : permettre de se projeter en utilisation et montrer la plus-value potentielle de l’application au quotidien. Nous avons plus particulièrement travaillé sur le look and feel de l’application, obtenir un rendu plus percutant pour l’interface tout en donnant du sens au parcours.

Bartholomé le Bruno : Pour l’occasion nous avons utilisé les technologies Dart pour le code et le framework Flutter, deux solutions très en vogue en ce moment. Nous avons proposé une première démo rapidement pour démontrer notre capacité à faire dans ces environnements. Concernant Flutter, c’est assez flexible. Il y a un certain dynamisme dans les composants que l’on peut mettre en place. C’est inspiré de l’atomic design : construire une interface complète à partir de divers composants. Son atout est également de pouvoir faire du natif sur Android comme sur IOS d’Apple et de sortir sur les deux plateformes mobiles.

C’est intéressant de travailler sur Flutter, une technologie très récente sur laquelle il y a toujours des choses à découvrir. Ce n’est pas toujours évident d’en trouver actuellement, car c’est très nouveau. Mais de plus en plus d’équipes se tournent vers Flutter et c’était un challenge très intéressant pour moi.

Comment avez-vous abordé le sujet, notamment votre expérience de l’app Looker de Google ?

A.B : Notre objectif était de proposer un PoC percutant pour donner forme à la future application et permettre à Google d’éventuellement la commercialiser. Ce projet a été l’occasion de démontrer ce que l’on est capable de faire avec Looker et Flutter.

Le brief de Google : pouvoir remonter de nombreuses datas, rapidement, et les afficher de manière attractive – via des graphes marquants et qui ont du sens. L’idée était également de permettre l’interaction avec ces données, pas seulement les afficher, via diverses fonctionnalités. Typiquement, envoyer des rapports depuis l’application, des mails par exemple, de manière très fluide, et via une simple touche. Donc de la dataviz dans un premier temps, puis une capacité à exploiter les données en mode collaboratif dans un second temps.

B.B : Au-delà de la partie app mobile avec Flutter, utiliser Looker nous a effectivement permis d’aboutir la visualisation de datas extraites des bases de données. L’avantage : ça fonctionne comme des requêtes SQL vers la base, mais sans passer par des requêtes, c’est directement prévisualisé.

Looker nous permet également d’avoir un système d’APIs management pour construire des chemins URL qu’on va pouvoir appeler, et ces chemins URL sont ensuite utilisés côté appli pour récupérer des données directement dans la base. Pour le développeur c’est très pratique, ça lui permet de « pinger » directement la base de données et de récupérer les informations.

Vous avez mis en place une approche studio pour réaliser ce produit, pouvez-vous nous expliquer ce que c’est et sa valeur ajoutée pour les équipes ?

A.B : Le studio c’est le lieu où l’on concentre toutes les expertises nécessaires pour pouvoir les actionner rapidement. C’est avant tout se réunir et travailler tous ensemble dans un espace partagé pour mieux coordonner les disciplines complémentaires qui interviennent sur un produit. C’est un peu comme une fourmilière où les idées circulent et où l’on peut obtenir des réponses à ses questions.

Par exemple, si Bartholomé butait sur un problème technique très spécifique, rapidement, un autre développeur pouvait l’aider, le corriger, en tout cas, lui apporter de la valeur ajoutée. Sur le design par exemple, j’ai été aidé sur certains aspects au sein du studio. En croisant les savoir-faire de chacun, notre niveau de maîtrise augmente, et la qualité aussi.

B.B : C’est également un gros atout en termes de réactivité puisque tout le monde est au même endroit. Environ 80% de nos projets de développement et Tech sont aujourd’hui réalisés en studio. On avance très vite, on croise les idées et on se corrige entre nous pour mieux avancer. On n’est jamais perdu dans son coin.

Pour ma part, j’ai pu travailler avec Sylvain, mon Lead dev, présent en permanence au studio même s’il intervenait sur d’autres projets en parallèle. On a pu se parler régulièrement, en temps réel, sur quelques points spécifiques. J’ai aussi pu échanger avec des interlocuteurs de Looker côté Google. Grâce au studio, j’ai pu obtenir les bons points de contact qui m’étaient utiles également chez le client.

Où en est le projet et sur quels aspects travaillez-vous en ce moment ?

A.B : Le projet est actuellement finalisé. Nous avons réalisé une vidéo présentant le parcours cible que l’on envisageait, ainsi qu’un scénario d’usage complet qui permet de se projeter dans l’utilisation de l’interface. Un travail de 8 semaines, assez rapide donc, qui nous a permis de prendre en main l’appli Looker et de se l’approprier pour de nouveaux projets ou produits.

Il se peut que Google nous demande d’enrichir les fonctionnalités présentées pour démontrer à quel point et avec quelle facilité l’application s’interface avec le système d’un client. Pour notre part, nous continuons à explorer Looker et proposerons très prochainement de nouveaux services appuyés par cette solution signée Google.

B.B : Pour ma part, j’ai mis en place quelques améliorations depuis. En analysant des données de ventes que j’obtenais sur Looker et qui étaient distribuées sur l’application, j’ai pu affiner le processus et le mettre à jour pour gagner encore en cohérence. C’était un moyen pour moi d’expérimenter, notamment avec Flutter, en utilisant de nouvelles fonctionnalités. Très utile aussi, j’ai pu réutiliser des composants que j’avais déjà réalisés sur un autre sujet. Ça m’a fait gagner pas mal de temps.

Autre point, ce projet m’a permis de travailler en mode studio et de trouver de nouvelles marques dans ma collaboration. Je développe de nouveaux réflexes qui me permettent d’avancer encore plus en confiance. Le studio, c’est une approche qui marche.