Fraîchement embarquée dans l’aventure Creative Tech pour apporter son savoir-faire à nos équipes de coachs produit et à nos clients, Daliane se passionne pour les dynamiques humaines en entreprise. Elle nous livre sa vision du métier de coach et de l’agilité avec l’enthousiasme et le réalisme qui la caractérisent. Focus sur un rôle moteur et un peu à part au sein de la Creative Tech. 

Daliane, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qu’est-ce qui te passionne dans ton job ?

Je suis coach d’entreprise chez Creative Tech. Je suis passée par un Master 1 de coach d’entreprise puis me suis spécialisée en coaching de coach, ce qui me permet de faire de l’encadrement de plusieurs coachs agiles au sein de grandes structures. C’est important, car ces derniers viennent le plus souvent de cabinets différents. Je les aide à aligner leurs messages et à être parfaitement en phase.

En interne chez Creative Tech, j’anime la Guilde des coachs produit. Ils ont pour fonction d’emmener leurs équipes vers la vision produit souhaitée. Ça nécessite quelques techniques pour savoir motiver et fédérer un groupe vers cette vision. C’est vraiment du coaching d’équipe pour installer le collectif, des Product managers et Product owners principalement. J’accompagne également nos équipes Expertises et Studio pour tirer le meilleur de l’intelligence collective.

Moi j’adore travailler sur l’humain, car il n’y a pas deux individus identiques. J’apprends tous les jours et je revisite mes pratiques au quotidien grâce aux personnes que j’accompagne. Ça me permet de me remettre en question aussi. C’est le premier moteur de changement, si l’on veut progresser, il faut savoir se réinventer, évoluer. Mon métier c’est au moins 80% d’humain. C’est très stimulant parce que c’est toujours différent. Il faut toujours s’adapter.

En tant que coach, je ne donne pas de conseils, mais je fais travailler les gens pour qu’ils trouvent par eux-mêmes la solution la plus adaptée à leur tempérament et à leurs envies.

Tu pratiques le coaching d’entreprise et la mise en agilité, tu peux nous en dire plus ?

Je suis en effet aussi coach agile certifiée, en toute logique, dans le prolongement du coaching d’entreprise. L’agilité représente un grand changement de façon de travailler. C’est une autre manière d’appréhender les problèmes, d’échanger et de communiquer. C’est aussi un changement de rythme de travail et tout cela nécessite un accompagnement. Sur le papier, le plan fonctionne toujours, mais dans les faits, il est nécessaire que les individus comprennent les avantages et bénéfices apportés par le changement. C’est là que le coach intervient.

L’idée est qu’il faut donner de la vision sur ce qui va se passer quand le changement de mode de travail aura lieu. Je leur offre en quelque sorte une « visualisation positive » qui leur permet de se projeter dans leur nouveau poste/rôle ; façon d’être et de travailler… Ça implique aussi des techniques de communication non violente, de l’animation de cérémonies agiles, du management visuel… C’est très riche. Les middle managers sont particulièrement concernés en ce sens qu’ils doivent passer d’un rôle de manager à un rôle de leader. C’est un vrai challenge, car ils doivent incarner la vision, porter et faire rayonner des idées, sans être dans le hiérarchique.

Quand je dois accompagner une équipe ou en monter une nouvelle, je commence par réaliser des interviews individuelles. À ce stade, j’essaie de comprendre les valeurs, les croyances et la « carte du monde » des personnes. Je regarde ensuite l’organisation de l’équipe comme un système, avec ses rouages et ses grains de sable… L’analyse transactionnelle me permet ensuite d’analyser les relations entre les membres de l’équipe. J’évalue si les éventuelles frictions viennent du système ou des personnes pour in fine leur proposer les meilleurs canaux de communication et mettre en place un collectif.

Nous avons beaucoup d’outils à notre disposition, même s’ils ne font pas tout. La maïeutique, l’art de questionner un sujet et de bien comprendre les choses, reste le principal atout du coach, ainsi que sa posture d’accompagnant bienveillant. C’est clé.

Sur quelles problématiques clients te sollicite-t-on ?

J’interviens sur des sujets très récurrents en entreprise. Pour donner quelques exemples, je peux accompagner un professionnel sur une prise de poste ou un changement de fonction. Aider les équipes qui font face à des dysfonctionnements ou évoluent mal ensemble, avec pour conséquence un delivery qui ralentit. Également, le DRH qui fait face à un important turnover et qui cherche à rendre son environnement de travail à nouveau attractif et à redonner envie aux gens de travailler dans l’entreprise et de coopter.

Du côté des grandes structures en particulier, je peux aider à monter des équipes transverses dans des environnements où l’on fonctionne souvent en silos. Par exemple lors de l’arrivée d’un CDO (Chief Data Officer), qui a un rôle charnière puisque la data circule de bout en bout et doit traverser la totalité de ces silos. Monter ce type d’équipes transverses est probablement ce qu’il y a de plus complexe. Il faut faire sauter tous les verrous de silos historiques et de communication qui ont fini par s’installer dans le quotidien des équipes. L’impression première est que l’on va perdre du pouvoir si l’on doit partager des choses avec d’autres services.

Aujourd’hui, de ce que j’observe chez nos clients, le grand challenge est de réussir sa transformation. On peut transformer des process, des façons de travailler et des méthodes, mais on ne peut pas transformer des êtres humains. Le problème majeur est là. Il faut que ça vienne d’en haut bien sûr pour fédérer les métiers et les DSI autour du sujet, mais l’accompagnement terrain des équipes reste crucial. Même si l’on est allé en formation et que l’on a bien compris la démarche, on ne devient pas agile du jour au lendemain. Ce problème peut d’ailleurs toucher les équipes comme les managers.

Quels sont les défis du coach en entreprise ? Comment rester à la pointe ?

Il y a toujours une partie veille indispensable dans nos métiers. Il y a par exemple en permanence de nouvelles études sur le cerveau ou sur la façon dont les gens réagissent. Des livres paraissent régulièrement sur ces sujets, il faut essayer de se tenir à jour. Je fais aussi partie d’un groupe d’échange entre pairs sur LinkedIn qui s’appelle « Les outils du coach » où l’on peut bénéficier de retours d’expérience, d’études et d’outils, et consulter des articles proposés par d’autres coachs.

Il faut aussi se tenir au courant des mécanismes de travail sur la confiance en soi et sur les moteurs du changement, car ils évoluent sans cesse. Il y a par exemple des phénomènes générationnels qui font que les moteurs du changement ne sont pas forcément les mêmes à 50 ou à 25 ans. C’est contre-intuitif, mais on se rend compte par exemple que les plus résistants au changement ne sont pas forcément les professionnels les plus séniors.

Il faut essayer de rester à la pointe de ce qui se fait, car on n’a pas fini de découvrir le cerveau et les mécanismes qui peuvent l’aider à mieux vivre. C’est un point important de notre métier aussi : aider à mieux vivre. Les carrières sont moins linéaires, on ne passe plus toute sa vie professionnelle au sein de la même entreprise. Il est donc important que les gens ne se sentent pas menacés et en stress. Je pense que le besoin d’adaptabilité est plus important maintenant qu’il pouvait l’être il y a 30 ans.

Il y a un facteur d’accélération lié à l’époque. On veut tout, tout de suite. C’est compliqué parce que l’humain n’est pas fait pour ça. Ça va trop vite, il y a de la sur-sollicitation et la notion de charge mentale a émergé pour cette raison. Mails, chats, et autres canaux de communication instantanés favorisent ça.

La journée, on ne cesse de courir après le temps, avec l’impression permanente d’être toujours en retard. C’est difficile, car l’être humain n’a plus le temps de se poser sur lui-même et d’analyser ce qui lui arrive. En conséquence, ça le met en tension permanente. Mon conseil si je devais en donner un serait : posez-vous et écoutez-vous vraiment. Il faut savoir se poser… Ne prenez plus vos décisions dans l’ascenseur et vivez l’instant présent ! 

 

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