Julien Villeneuve, Product Owner et coach agile plaide pour un design centré sur l’utilisateur chez Deveryware où il dirige le pôle UX récemment constitué. Trois fois certifié UX-PM, il a participé à l’intégralité du parcours de formation proposé par la Creative Tech Academy. Il nous décrit son expérience du programme et comment ces nouvelles connaissances l’aident au quotidien.
Julien, peux-tu nous en dire plus sur ton parcours ?
J’ai fait un BTS Informatique de gestion, plutôt orienté architecture et réseaux, pas grand-chose à voir avec ce que je fais aujourd’hui. Je me suis ensuite mis au développement informatique et j’ai rapidement ressenti l’envie de faire de la gestion de projet. Passé chef de projet, j’ai découvert l’agilité et suis finalement devenu Product Owner (PO). Cette bascule s’est faite lors d’un travail pour les Taxis G7. Un module de services embarqué pour les chauffeurs. Ça a été une réussite pour nous et ça m’a prouvé qu’avec l’agilité, on était capables de réussir des projets bien mieux qu’avec les méthodes classiques.
Je me suis aussi toujours intéressé à l’UX. Ce souci d’impliquer les utilisateurs dans la conception d’un outil était déjà assez présent chez Deveryware où j’interviens comme Product Owner depuis plus de quatre ans maintenant. J’avais des notions en UX, mais je souhaitais développer mes compétences et connaissances sur le sujet. Je suis aujourd’hui manager d’une équipe UX. Et il fallait bien sûr que j’ai les bons éléments de langage lors de cette prise de poste, maîtriser les codes de ces métiers, et surtout, savoir comment manager de telles équipes, identifier les bonnes compétences, et savoir les évaluer.
Tu as passé les 3 niveaux de certification du programme UX-PM, comment ça s’est déroulé ?
Le programme m’a paru pertinent par rapport à mon besoin en entreprise. J’ai proposé à ma manager de m’y inscrire. Elle a très vite accepté. J’ai tenu à faire le niveau 1, pour repartir des bases. Je ne le regrette pas, car cette première session m’a tout de suite donné les outils pour pouvoir en parler au sein de l’organisation. J’ai fait une présentation en interne, essentiellement à nos PO, entre autres pour leur expliquer les différences entre UX et UI. Les niveaux 1 et 2 étaient très pratiques et interactifs. Nous avions l’avantage d’être en petits groupes, ce qui a permis d’avoir des échanges constructifs et de bien apprendre les enchaînements d’actions à mener dans le cadre d’une démarche UX.
« Nous avions l’avantage d’être en petits groupes, ce qui a permis d’avoir des échanges constructifs et de bien apprendre les enchaînements d’actions à mener…»
Le niveau 3, qui était la principale raison du choix de ce programme pour moi, en tant que manager de proximité, m’a permis de comprendre quelles étaient les compétences associées à un UX et un UI Designer, comment tout ça s’articulait, et quelle était l’équipe idéale. Autre point : comment recruter ? J’allais être rapidement amené à recruter suite à ma prise de poste. J’avais donc besoin de bien comprendre les spécificités de ces profils. On avait du temps pour poser des questions et notre formatrice contribuait à créer une bonne ambiance, bienveillante et rassurante. Au-delà d’être une formation intéressante, c’était aussi un très bon moment de vie.
Quel temps fort ou partie du programme t’ont le plus intéressé et pourquoi ?
C’est assez large, mais notamment les ateliers d’idéation de la partie UX-PM2 et toute la mise en œuvre de la démarche… J’ai trouvé ça très enrichissant. C’était même un peu frustrant, car j’aurais aimé que ça dure plus longtemps tant j’avais envie de mener le projet jusqu’au bout. On a fait plusieurs ateliers d’idéation qui s’enchaînaient bien. Un premier « sera / sera pas », puis un autre de « proposition de valeur ». L’enchaînement nous permettait de très bien comprendre pourquoi on faisait les choses. On resserrait de plus en plus notre proposition pour ensuite affiner des scénarios. On est vraiment partis en mode conceptualisation. Là, tout prenait son sens.
On a traité un cas concret, et je me disais que j’avais hâte de pouvoir reproduire la démarche chez nous. Il s’agissait d’une ville imaginaire complètement réaménagée et dont les habitants se plaignaient de nuisances sonores. En allant voir ces habitants/utilisateurs, on se rendait compte que c’était plutôt le manque d’interactions sociales qui leur pesait. Nous avons donc abouti à plusieurs solutions pour pallier ce problème : jardin collaboratif, événements de quartiers organisés par la ville et campagne de communication associée… Nos options n’étaient pas révolutionnaires, mais en tout cas, on le vivait. On était réalistes, on savait pourquoi on faisait les choses, et on en tirait les enseignements.
Quels enseignements en as-tu tirés ? En quoi le programme UX-PM t’aide dans ton métier au quotidien ?
Premier point, voir le formateur en action nous a permis de comprendre comment animer ces ateliers. Mon objectif étant d’appliquer cette démarche sur de nouveaux projets. Et les ateliers réalisés en séance m’ont permis de prendre conscience que cette méthode permettait de faire comprendre aux parties prenantes d’un projet que l’on fait les choses pour des raisons précises. Et que chaque décision prise répond à un besoin et un cheminement parfois complexes, mais qui peut parfaitement se décrire.
Ensuite, j’ai appris qu’il y avait des compétences différentes par profil, et que parfois certaines d’entre elles étaient transverses. J’ai aussi découvert qu’aucun professionnel ne pouvait maîtriser toutes les compétences à lui tout seul. Qu’il faut des équipes pluridisciplinaires avec des profils variés pour pouvoir répondre à tous les besoins. Également, faire intervenir les gens au bon moment dans un projet, et pas forcément affecter quelqu’un à un projet ou un rôle dans toute sa durée. J’ai trouvé qu’il y avait pas mal de ponts entre ma connaissance de l’agilité et l’UX-PM.
« On a refait toute notre méthodologie avant-projet qui a été validée et incluse aux outils & process de la société. Ça se met en place…»
De mon côté, j’ai commencé à travailler sur de nouvelles fiches de postes UI et UX, dans la perspective de renforcer notre service et que la distinction soit bien faite d’un point de vue RH. J’ai aussi poussé mon équipe à réaliser notre premier audit ergonomique sur un produit. Nous avons eu des retours positifs sur ce point. Enfin, on a refait toute notre méthodologie avant-projet qui a été validée et incluse aux outils & process de la société. Ça se met en place…
Quels sont tes projets pour la suite ?
Côté formation, je m’apprête à participer à la session Tests Utilisateurs. C’est totalement en lien avec ce que j’ai déjà fait sur le programme UX-PM. Ça va compléter mes connaissances et répondre aux questions que je me pose actuellement sur le sujet : comment recrute-t-on des utilisateurs-testeurs, comment se déroule un test, comment on le prépare, quels sont les pièges à éviter, comment synthétiser les résultats et les restituer…
Ça m’intéresse d’un point de vue purement intellectuel, mais également managérial. Ça va me permettre d’évaluer la qualité des livrables que mon équipe va me proposer. Prendre conscience du temps nécessaire pour préparer, analyser… Ça va également m’aider à mieux comprendre les problématiques de mon équipe et à mieux planifier nos tâches sur ce sujet-là. On a d’ailleurs de prochains tests planifiés pour un de nos clients, un grand acteur de service public. Il s’agit d’un logiciel d’analyse de données que l’on a déjà mis en place. Nous projetons un test d’utilisabilité complet pour améliorer certaines fonctionnalités. Rendez-vous est pris !